lundi 12 novembre 2012

Recevoir la louange de Dieu…

A écouter les propos de certaines personnes autour de moi, je suis atterré par le nombre d’inepties autour de la question de « qui est juif » et de toutes sortes de « natures » de ce dernier.

Loin de moi l’idée de m’embarquer dans les méandres du débat qui, du reste, demeure sans réponses absolues depuis des siècles, voire même depuis que le peuple juif existe. Les Juifs entre eux n’arrivent déjà pas à se mettre d’accord, que dire alors de celles et ceux qui voudraient les départager ?... La question de l’identité est un sujet éminemment existentiel et il est un vrai miracle – et je pèse mes mots - que la dispute sans fin n’ait pas conduit, depuis le temps, à la disparition pure et simple du peuple juif.

On peut affirmer cependant que dans l’identité juive entrent en fin de compte le plus souvent la filiation par le père ou la mère, la circoncision et une certaine transmission de l’identité ancestrale. Cette dernière a pu être parfois altérée, dissimulée. Certains ajouteront encore à ces différents points de vue une certaine pratique du judaïsme.

L’identité peut se résumer alors à des critères généalogiques, physiques (pour les garçons) et une certaine conscience pratique, voire un sentiment d’attachement à la communauté d’Israël.

Quelques-uns trouveront peut-être mon explication lapidaire et un peu réductrice. Qu’importe ! En fait, je souhaitais surtout arriver à ce qui me semble incongru et qui mérite d’être démystifié. C’est ainsi que j’ai entendu des personnes évoquer l’idée de « vrai et faux Juif », de « Juif complet », et même du statut de « Juif spirituel » (à opposer au Juif charnel). En fait, il convient de bien s’entendre sur ce que l’on met derrière les mots sans s’égarer dans des conclusions hâtives et erronées.

Deux versets viendront illustrer notre propos : Romains 2 :28 et 29.
Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les apparences ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est apparente dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu.

L’apôtre ici n’est pas en train de tenir un discours d’ordre anthropologique ou cherchant à définir les contours d’une ethnie juive. Il souligne ici que les « apparences » ne témoignent pas toujours en faveur d’une spiritualité exemplaire. Pour celui qui revendique comme un « privilège » - dont il s’attribuerait presque le mérite – le fait d’appartenir au peuple juif ou qui ferait de « sa » circoncision un « droit » d’accès à la présence divine, l’apôtre Paul oppose le témoignage « invisible » du cœur entièrement dévoué à Dieu et d’une circoncision du cœur, bien plus élevée, que celle qui est dans la chair. Le Juif – le Yéoudi – est étymologiquement celui qui rend une louange à Dieu. Il convient donc de comprendre que le « vrai » Juif, c’est celui qui rend une « vraie » louange à Dieu.

En la matière, le non Juif qui s’attache au Dieu d’Israël devient un véritable adorateur de Dieu et est placé, au regard de Dieu, sur un plan de stricte égalité en ce qui concerne le Salut. Nul besoin alors de « devenir » juif ou de se faire circoncire afin d’accéder à Dieu. D’une certaine manière, il est alors un « yéoudi », un louangeur de Dieu.

Qu’est-il besoin alors pour le non-Juif de « se faire » Juif ou même de se « proclamer » vrai Juif ?... Nul de toute manière. Si la tentation est grande, elle tient à l’orgueil naturel de l’homme qui veut, chaque fois que cela est possible, s’attribuer des mérites qui ne lui appartiennent pas. Pour le Juif, sa circoncision et son ascendance ne lui serviront de toute façon à rien si son cœur n’est pas lui-même circoncis (Jérémie 4.4). Va-t-on se battre pour revendiquer une plus grande spiritualité en se réfugiant derrière le statut de Juif ?...

Paul, quelques chapitres plus loin, poursuivra sur le statut du non-Juif qui accède au Salut (Romains 11). Celui-ci est greffé sur l’olivier naturel. Son statut procède de l’adoption, terme qui n’enlève en rien l’amour que Dieu porte au non-Juif. Cependant, pour le Juif qui a été arraché en raison de son incrédulité, il y a encore de l’espérance et, s’il revient à Dieu, il retrouvera sa place naturelle sur l’olivier qui est sien.

Les chrétiens de Rome s’imaginaient beaucoup de choses fausses au sujet d’Israël – mais il n’est pas le temps ici de développer tout cela. Ils croyaient entre autre que l’Eglise, en particulier les croyants non-Juifs, se substituait à Israël dans le plan prophétique de Dieu. Ils pensaient pouvoir se définir comme les « véritables Juifs » au détriment des Juifs selon la chair. La Bible est cependant claire et il n’y a pas lieu de se chamailler les uns au dépendant des autres. Dieu ne se trompe pas quand il a fait les uns « Juif » et les autres « non-Juif ». Ce qu’on y ajoute vient du malin. Il aime les uns comme les autres et dans l’Eternité qui se souciera encore de ces choses ?... On ne choisit pas d’être juif ou non-juif, on est ce que l’on est. Mais en ce qui concerne le Salut, le choix nous appartient toujours ; un choix que personne ne fera à notre place.

1 Corinthiens 7.18-20
Quelqu’un a–t–il été appelé étant circoncis, qu’il demeure circoncis ; quelqu’un a–t–il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais c’est l’observation des commandements de Dieu (qui compte). Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé.

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