mardi 29 janvier 2013

A l’heure des jugements binaires !

Mes cours d’électronique et de physique sont un peu loin, mais je me souviens encore du professeur déclarer sans nuance qu’à l’échelle électronique, il n’y avait que deux statuts possibles, « 1 » ou « 0 ». En d’autres termes, ou le courant passe, ou il ne passe pas. Se questionner sur  la « zone d’incertitude », l’entre deux, n’était pas une option.

Sans trop nous étendre dans les finesses et l’image de la physique quantique, notre société semble également entrer dans une même logique binaire. Les forces « positives » et « négatives » s’opposent sans qu’il soit possible de les faire rejoindre. D’autant plus qu’elles procèdent de principes totalement inconciliables.

C’est ainsi que commentant les réactions des uns ou des autres au sujet des manifestations diversement suivies en faveur ou défaveur du « mariage pour tous », les militants de la cause homosexuelle s’offusquaient de l’opinion de ces Français qui « refusent » égoïstement d’accorder les mêmes droits au mariage et à l’adoption aux couples de même sexe. Une « intolérance » à leurs yeux inadmissible. Et d’entendre telle ou telle personnalité politique ou du showbiz déclarer que la loi passerait quand même et que l’opinion évoluerait et changerait plus tard, avec le temps. Je passe sur cette curieuse conception de la démocratie où la loi s’impose pour transformer à terme la « volonté » ou l’opinion du peuple. Les opposants au texte sont par ailleurs qualifiés d’homophobes, non pas qu’ils le soient devenus lors de l’émergence du débat, mais parce que la loi va les déclarer comme tels, dès lors qu’ils ne souscrivent pas au choix qui leur est imposé. Car cette loi va bien au-delà d’une querelle sur les droits et la liberté individuelle. Il s’agit d’un choix de société, celui de l’altérité ou celui de la confusion des genres. Si la réaction a été si forte, c’est que le projet de loi vise en réalité à définir ce « mode de vie » comme une « norme égale » au côté de ce qui est une institution vieille comme le monde et fondatrice de toutes les sociétés humaines. L’enjeu sous-jacent dépasse le débat du moment. Il s’agit rien de moins que de déclarer « le mal » « bien » et le « bien » « mal » en une inversion des valeurs, car les deux conceptions ne peuvent cohabiter sans heurts. Cette perversion (des valeurs) est la marque d’un refus de Dieu et d’une rébellion contre le créateur. Mais tout comme en physique, l’inversion des polarités peut conduire à des situations explosives. Le pire serait encore de tenter de rester dans la « zone d’incertitude ». En électronique, c’est plutôt malséant. Sur le plan moral, c’est tout aussi désastreux. Pour ma part, j’ai pris le parti qui me coûtera sans doute d’être qualifié par certains, avant la fin de la lecture de ce bref article, d’homophobe ou d’extrémiste rétrograde. Mais quoi ! Ce n’est pas moi qui aie changé. On ne change pas les lois élémentaires de la physique, à quelque niveau que ce soit sans s’en brûler les doigts.

G.A.

lundi 28 janvier 2013

Pourquoi ne sont-ils pas comme nous ?

C’est par ses mots que me répondit un jour une dame chrétienne que je ramenais à la maison après une pastorale dans le sud de l’Alsace. Je ne sais plus comment on avait embrayé la conversation, mais le temps du trajet, on avait partagé notre intérêt pour le peuple juif et notre souhait que d’une manière ou une autre, il puisse reconnaitre son Messie. Sauf que ma passagère estimait que, de son point de vue, le chemin le plus « normal » pour un Juif était de devenir comme elle, fidèle parmi les fidèles de son église. Elle ne comprenait pas pourquoi les Juifs persistaient à vouloir suivre nombre de leurs traditions et fêtes. La foi dans le messie devait à ses yeux naturellement les conduire dans l’église et abandonner ce qui fait leur identité au profit des traditions chrétiennes fidèles selon à elle à l’Evangile.

Je pesais mes mots avant de lui répondre que peut-être, ce n’étaient pas à « eux » de changer mais… à « elle ». La foi dans le messie Yéchoua’ ne conduisait pas nécessairement à transformer la piété d’un Juif en celle d’un Chrétien. Du reste, souvent, bien des aspects de la tradition et des fêtes juives interpellent la foi du Chrétien au point de l’interroger dans sa manière de vivre et pratiquer sa foi. Je n’espérais pas vraiment la faire changer d’avis, mais au moins l’aider, sinon à concevoir, pour le moins à respecter, les différences de piété entre croyants d’origine juive et non juive, dès lors qu’ils suivent le même messie Yéchoua’ (Jésus).

A suivre…

G.A.

jeudi 24 janvier 2013

Antisémitisme en France !

C’est toujours un peu pareil ! On nous fait facilement le reproche qu’on en parle trop et qu’on crie trop facilement au loup en voyant des « antisémites » à tous les coins de rue. A vrai dire, ils ne sont évidemment pas partout autour de nous et sont bien moins identifiables et identifiés que par le passé.

La difficulté tient en ce que nous ne percevons pas tous – sauf peut-être les Juifs bien sûr – l’antisémitisme de la même manière.

Ainsi, 40%  des Français estiment que les Juifs sont trop puissants dans le monde des affaires (Un sondage de Market Watch sur les sentiments des Français à l'égard des Juifs, a été commandé par l'Organisation sioniste mondiale à l'occasion de la journée internationale contre l'Antisémitisme qui se déroulera dimanche prochain, le 27 janvier 2013). On n’est pas loin de penser que cette estimation engendre forcément une distorsion dans les relations potentielles avec des personnes juives. D’autant plus que par ailleurs, 47% des Français pensent que les Juifs sont plus loyaux à l'égard d'Israël qu'envers le pays dans lequel ils vivent. Pas de quoi rassurer car on n’est pas loin de l’accusation de trahison en cas de conflit. Une utopie ?... L’affaire Dreyfus illustre pourtant ce genre de dérive possible.

Autre aspect très significatif, 54% des Français, principalement parmi ceux ayant suivi des études supérieures, estiment que les actes de violence à l'égard des Juifs sont le résultat de l'antisémitisme plutôt que l'expression de positions anti-israéliennes. Un chiffre qui cache un autre malaise, celui de 60% des Français qui préfèrent s'abstenir de s'exprimer sur Israël. La honte ?... La crainte ?...

Le sondage ne dit pas non plus ce qu’il en est dans les églises en général, mais au vue de mon expérience personnelle, je crains que ce ne soit pas très reluisant. Le pire, c’est la fausse certitude de beaucoup de Chrétiens qui s’imaginent qu’il n’y a rien à relever ou qui préfèrent ne rien voir. Le courage serait pourtant de reconnaitre que l’antisémitisme ne laisse pas des traces que chez les autres. A partir de quand s’autorise-t-on à réagir ?...

G.A.

mardi 22 janvier 2013

Les « portes du ciel » et les « portes du cœur » !

L’année 2013 est déjà bien commencée, mais il parait que l’on peut se souhaiter la bonne année jusqu’au terme du mois de janvier. Sans doute est-ce très « convenu » que je vous souhaite à présent une heureuse année 2013, mais croyez-moi, ce ne sont pas que des mots.

Ma reconnaissance va d’abord à toutes les grâces que Dieu nous a accordées en 2012. Comme disent parfois les enfants, en toute simplicité, après tout, « nous sommes encore vivants ! » Une évidence qui ne raisonne pas toujours comme une grâce. Or, ce qui nous semble « normal » n’est-il pas digne d’alimenter notre reconnaissance envers Dieu ?... Avoir de quoi se nourrir, se vêtir et disposer d’un toit au-dessus de la tête sont en réalité des cadeaux de Dieu dont on ne mesure l’importance que lorsqu’on en est privés.

Je crains que nous soyons plus prompts à réclamer le « quotidien » et bien plus encore comme si c’était un dû.

Nous tentons parfois avec dépit d’inculquer à nos enfants un minimum de reconnaissance pour chaque chose que nous leur donnons. Bien loin de leur priver d’un bienfait essentiel, sans qu’ils le demandent, nous leur donnons tout ce dont ils ont besoin chaque jour. Mais combien difficile est-il de faire surgir spontanément un « merci » ou même un « s’il te plait ».

Avant même de pointer une prière en faveur de cette année 2013, ne serait-il pas gagner un peu de sagesse que de s’arrêter un instant sur les grâces imméritées de Dieu et cultiver quelques fruits reconnaissants ?...

A suivre un tantinet l’actualité nationale et même mondiale, l’année 2013 risque fort d’être agitée de soubresauts désagréables. Entre les bruits de guerre et les dérives morales de notre société, j’en suis à me demander comment cela pourrait-il être pire.

Les hommes s’activent à rechercher une place qui n’est pas la leur, s’accordant les prérogatives divines, falsifiant la justice, la vérité, désignant le « bien » « mal » et le « mal » bien ».

Certains en sont à rechercher désespérément les « portes du ciel » ouvertes pour crier à Dieu, alors qu’en réalité, ce sont les « portes de leur cœur » qui restent hermétiquement fermées.

Mendel de Kotzk, célèbre maître hassidique polonais du début du 19ième siècle, disait très justement : « De même que l’homme supplie son créateur d’ouvrir devant lui les portes du ciel, de même Dieu supplie-t-il l’homme d’ouvrir les portes de son cœur ! ».

Finalement, ma prière en 2013 pourrait bien être que Dieu ouvre les cœurs de nos contemporains et de son peuple en particulier, afin que sa supplication franchisse le seuil des portes du ciel.

 
G.A.