mercredi 4 février 2015

COMBATTRE LE(S) DJIHADISME(S) ?... OUI, MAIS COMMENT ?

Le gouvernement « semble » enfin prendre la mesure des forces qui menacent la démocratie française. Après les attentats de ce début d’année, les premières mesures ont été annoncées.
En premier lieu, le déploiement de plus de 10 500 militaires un peu partout en France à proximité des lieux dit « sensibles » a pour le moins donné le sentiment aux Français que la République se « bougeait » pour les protéger. Cela n’a pas empêché, cette semaine, un individu d’agresser à l’arme blanche trois militaires en faction devant le consistoire israélite de Nice. Il est « heureux » que seuls deux soldats aient été blessés plus ou moins sérieusement. Cela dit, la prochaine agression pourrait bien se faire à l’arme de guerre, du type kalachnikov, avec d’autres effets plus dévastateurs. En définitive, il est à craindre que nos soldats ressemblent davantage à des cibles de fêtes foraine, faciles à abattre pour les terroristes en herbe ou chevronnés de retour de Syrie.
Une autre mesure passablement médiatisée a été la création par le gouvernement d’un site internet « anti-djihadisme », de nature à décourager les jeunes gens de s’enrôler pour combattre en Syrie ou en Irak, ou encore de porter le djihad en France même. L’idée peut sembler pertinente, mais elle sera à coup sûr inefficace. Si encore, l’initiative était venue des Musulmans eux-mêmes, des autorités spirituelles de l’Islam, peut-être aurait-on pu espérer quelques résultats. Mais il n’en est rien.
Ce que notre gouvernement ne comprend pas, ou ne veut comprendre, c’est qu’une lutte réelle et efficace contre l’extrémisme religieux musulman avec ses appels au djihad armé contre la société occidentale et sa multitude de mécréants, passe nécessairement par une réforme de l’Islam de l’intérieur, menée par les autorités spirituelles reconnues dans le monde islamique. Aucun imam n’a pour l’heure fait le premier pas dans cette direction, pas même en France. A ce stade, il est clair que l’on ne va pas connaître la paix dans nos chaumières avant longtemps.
Certains ont pensé qu’au travers des attentats,  la laïcité était attaquée et qu’il convenait alors de la défendre à tout prix. C’est que justement, on en oublie que la « sacro-sainte » laïcité républicaine – érigée parfois en religion d’état - défend la liberté fondamentale de pratiquer toutes les religions dans le respect de l’autre, respect aussi bien dans la sphère privée que publique. La liberté d’expression, réaffirmée par une foule de citoyens dans la rue début janvier, ne signifiait pas la liberté de se moquer publiquement et sans limite de la foi de l’autre. « L’offense » ressentie n’autorisait pas pour autant le meurtre. Du reste, les terroristes ne visaient pas uniquement les « calomniateurs » de l’Islam, mais tous les mécréants, les non Musulmans et tout particulièrement les Juifs, mentionnés dans le Coran comme des ennemis à éliminer par tous les moyens.



Ces constats étant faits, dans notre pays, deux réflexions doivent être menées de manière concomitante. En premier lieu, les Musulmans doivent clairement mener eux-mêmes le combat contre l’interprétation traditionnelle des textes du Coran qui prônent de manière explicite la violence et le meurtre des non Musulmans. Cela passe par une réforme de fond de l’Islam par ses principaux représentants, à commencer par ceux de France. Sans cela, on va droit dans le mur, la marginalisation des Musulmans (elle a déjà débutée) et la confrontation violente avec le reste de la société.
En second lieu, la société française doit fixer clairement les bornes de la liberté d’expression. Quand celle-ci s’exprime sans limite, on voit sans équivoque qu’elle empiète sur les libertés tout court. Si dans ce domaine rien n’est fait ou pensé autrement, on verra émerger bientôt une autre forme de djihadisme tout aussi déplaisant que celui de l’Islam.


Guy ATHIA

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