mardi 17 janvier 2017

La conférence de Paris : une conférence pour rien ?...

On en avait fait un évènement charnière, une rencontre qui devait, pour les uns, poser les conditions de la paix, pour les autres, éloigner les perspectives de celle-ci. Finalement, tous les invités ne sont pas venus. À peine plus d’une trentaine de nations étaient représentées. Le Quai d’Orsay en annonçait plus de 70. Encore, certains pays n’ont envoyé que des représentants de moindre importance.

Au bout du compte, la diplomatie française a encore une fois montré ses limites et la portée de sa voix dans le monde. Le président Hollande et son ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, ne réalisent plus l’illusion dans laquelle ils se trouvent. La voix de la France est devenue inaudible, pire encore, décrédibilisée par un parti pris qui depuis des décennies est devenu un formatage systématique d’une politique anti-israélienne tout autant que pro arabe, un déséquilibre si profond que seule s’exprime la mauvaise foi manifeste de dirigeants en mal de notoriété.



Deux jours après, la conférence de Paris est déjà pratiquement reléguée aux oubliettes. Bien des nations n’ont pas voulu peut-être hypothéquer leurs relations à venir avec la nouvelle administration américaine résolument plutôt en faveur d’Israël. Même John Kerry, le secrétaire d’État américain, a témoigné de sa présence courtement et sans conviction.

Cela étant, la conférence de Paris a-t-elle été un coup pour rien ? Une « futilité », pour reprendre l’expression du Premier ministre israélien ?
Certes, du point vu politique, l’espérance de voir une déclaration signée par une multitude de pays à Paris servir de tremplin à une nouvelle résolution anti-israélienne à l’ONU est devenue vaine. Sauf surprise, il ne se passera donc rien de significatif dans les prochains jours et avant l’investiture du nouveau président américain.
En revanche, cette conférence aura permis de voir combien la France persiste à se soumettre au dictat arabe, pour calmer peut-être l’ardeur d’une opinion musulmane attentive au positionnement politique vis-à-vis des Juifs et d’Israël. La France est quasiment devenue le chef de file européen porte-parole de la Ligue arabe ou de l’OCI (Organisation pour la Conférence islamique).

Dans ce contexte et dans les prochaines semaines, la campagne présidentielle en France va peut-être permettre de voir des opinions s’exprimer sur le sujet. Pour l’heure, les candidats s’inscrivent, pour leur immense majorité, dans la ligne politique actuelle du Quai d’Orsay. Même si une élection ne se résume pas à des questions de géopolitique, pour les Juifs comme pour bien des chrétiens, des questions se posent.
Il y a cinq ans, François Hollande annonçait à tous les Français, « le changement, c’est maintenant ! ». Quelques années plus tard, on a oublié que le changement véritable passe par une transformation radicale du cœur et des pensées. Sur le plan éthique et moral comme dans l’attitude vis-à-vis d’Israël, le changement ne s’est pas opéré, bien au contraire.


Cependant, l’annonce de l’Évangile est porteuse d’un message de changement que seul Dieu peut réaliser dans les cœurs. Tout n’est pas encore inscrit pour les prochains mois dans notre pays. Cela étant, prions que le Saint-Esprit nous utilise pour inspirer ce changement que sur le fond nous souhaitons pour le salut du plus grand nombre. S’agissant d’Israël, prenons garde à ne pas cautionner ceux et celles qui s’attaquent à ce que Dieu désigne comme « la prunelle de ses yeux ». Ici-bas en dépend aussi notre paix.

vendredi 13 janvier 2017

PREMIÈRE VERTU POUR FAIRE L’ALYIA : LA PATIENCE ! LA QUESTION DU LOGEMENT !

Dans un premier article, j’évoquais sommairement les principaux obstacles rencontrés par les olim (les Juifs qui font leur « montée » vers Jérusalem, candidats à l’immigration vers Erêtz Israël)[1].
Assurément, préparer son alyia pour les Juifs de France, et même d’ailleurs, est assez proche d’un épuisant marathon. Outre les démarches administratives assez lourdes et les difficultés quelques fois à réunir toutes les pièces justificatives, quand on commence à songer au concret, la check-list devient longue comme le bras. En Israël comme en France, se loger est une préoccupation et un enjeu majeur qui détermine énormément de choses.



Il est très compliqué d’arriver à se loger en Israël. Les standards ne sont pas les mêmes qu’en France. La location et le locataire sont loin d’être aussi protégés qu’en Métropole. Les prix sont aussi, comparativement, assez élevés et si l’on ne dispose pas ou peu de moyens de se déplacer, cela limite fortement les options. Les transports en commun ayant leurs limites. Il faut donc bien anticiper et ne pas se précipiter.

L’offre est bien inférieure à la demande. Même si l’on est loin de la crise des années 50 où l’on ne construisait pas assez vite et où bien des familles s’étaient retrouvées à camper des mois durant, il est clair que s’installer en Israël demande de la patience.
Le fait de voir en Israël des grues de chantier surgir de partout signifie certes que le secteur du bâtiment va bien, mais en réalité, il manque chaque année des dizaines de milliers de logements pour satisfaire les besoins d’une population en croissance permanente.

L’achat d’un logement nécessite bien sûr de disposer de fonds suffisants. L’emprunt auprès d’un établissement financier en Israël relève du parcours du combattant, d’autant qu’il n’existe pas vraiment de système qui permette un taux fixe garanti. Voilà une différence de taille par rapport à la France et ses taux fixes sur 10 ou 20 ans. Il faut en conséquence, si on doit passer impérativement par un emprunt, bien se renseigner et se faire conseiller par quelqu’un de confiance. Les prix de l’immobilier ne sont pas forcément très bon marché et, à moins d’envisager habiter loin de tout, la note risque d’être assez salée. Il convient aussi de considérer la taille du pays et les problèmes de circulation automobile assez aigus au niveau des grandes villes. Le climat peut aussi entrer en ligne de compte. Chaud, voire très chaud un peu partout, il existe toutefois quelques zones plus tempérées, mais tout est relatif.
Il y a encore quelques autres détails à éventuellement considérer comme la proximité des écoles ou universités, les lieux culturels francophones, l’environnement religieux, sans oublier son lieu de travail qui est un critère majeur, même si on a l’habitude aujourd’hui de faire quelques dizaines de kilomètres pour se rendre à son bureau.

Tout cela représente à priori une longue liste de critères. Clairement, il ne sera pas forcément possible de les satisfaire tous. Et selon le degré de nos exigences, la recherche prendra plus ou moins de temps.

Quand ce premier sujet sera clos, on ne sera encore qu’au début de l’aventure… (à suivre).



[1] Voir notre Blog : http://lebergerdisrael.blogspot.fr « L’alyia de France en 2016 marque-t-elle le pas ? »

lundi 2 janvier 2017

L’alyia de France en 2016 marque-t-elle le pas ?

L’année 2016 s’achève et certains ne manquent pas de faire remarquer un tassement de l’alyia des Juifs de France, voire même un recul significatif par rapport à l’année précédente. Quelques mauvaises langues ajoutent que des familles reviennent même en France. Cela n’est pas faux, mais a toujours été. L’adaptation au pays n’est pas chose facile et il y a parfois de réels échecs à l’intégration.



Après une croissance record de 2013 à 2015 et une augmentation spectaculaire des départs pour Eretz Israël (de 3500 en 2013 à près de 8000 en 2015), il est constaté une baisse sensible des départs, même si on n’a pas encore de chiffres officiels pour l’année 2016.

Cela étant, le nombre de Juifs de France à avoir rejoint Israël reste conséquent. Il n’y a pas à proprement parler d’inversement de tendance, tout au plus une fluctuation conjoncturelle toute à fait normale. Les Juifs de France restent très nombreux à souhaiter quitter le pays pour s’installer en Israël. Il y a toutefois des contraintes et des difficultés que tous reconnaissent et auxquelles tous ne peuvent faire face aussi aisément. Par ailleurs, le gouvernement israélien prend la mesure des enjeux et tente de mettre en place les dispositions qui permettront de faciliter les démarches à venir. Mais tout cela prend du temps. Nous ne sommes pas non plus dans un plan d’évacuation d’urgence, comme il y en a eu par le passé.

Il convient donc de relever les principaux obstacles à une immigration des Juifs de France. Outre le logement, il y a bien sûr la langue, le travail et la santé. D’autres problèmes doivent encore être pris en compte selon les conditions de chacun. Tout bien considérer, les Juifs de France candidats à l’alyia réalisent que les démarches à entreprendre risquent d’être longues et prendre sans doute plusieurs années. L’engouement du moment doit céder le pas à une réflexion approfondie qui prendra en compte chaque problématique qui peut varier d’une famille à une autre.
Je ne m’alarmerais donc pas trop d’un tassement des chiffres de 2016, en réalité attendu. J’entends autour de moi bien des Juifs, et des Juifs messianiques notamment, qui se posent des questions et qui songent sérieusement à leur alyia. On en parle pas forcément « beaucoup », mais la question est ouverte dans la tête et chaque fois que cela est possible, on place une pièce du puzzle sur la tableau. La toile se tisse peu à peu et je suis convaincu que le moment venu - en tout cas pour moi – les contours de la grande aventure se dessineront clairement.


Dans des articles à venir, nous examinerons sommairement les principaux obstacles à l’alyia