Paradoxalement, le message de
Yéchoua’ adressé à l’humanité est à la fois porteur de vie pour les uns et
condamnation pour les autres. En effet, ceux qui accueillent favorablement
l’annonce du pardon des péchés par le sang de Yéchoua’ sont déclarés « justes »
devant Dieu en vertu de leur foi, tandis que ceux qui la rejettent voient en
quelque sorte leur condamnation « confirmée ». Car tous les hommes sont sous le
coup de la condamnation du péché dont ils sont esclaves.
L’évangile de Jean souligne bien que
Yéchoua’ n’est pas venu pour « condamner » les hommes, mais pour les racheter
par le don de sa vie (Jean 12.47). Que penser alors de ceux et celles qui
demeurent indifférents au témoignage d’un si grand amour, un don si parfait du
Messie d’Israël ?
Nous venons d’achever la semaine de
Pessa’h, l’occasion de se souvenir d’une délivrance opérée par Dieu il y a près
de 3500 ans. Bien plus qu’un souvenir, la fête est une invitation personnelle à
considérer le sang versé comme le seul moyen donné par Dieu pour racheter la
vie de son peuple. À cette époque, il n’y avait pas d’autre issue possible que
de se réfugier à l’abri du sang de l’agneau répandu sur les linteaux des
portes. Le sang est le signe du Salut pour les israélites, mais il est aussi le
signe d’une condamnation terrible pour qui n’avait pas cru les paroles de
l’Éternel prononcées par Moïse. La mort a frappé les Égyptiens cette nuit-là.
Peut-être aussi quelques israélites incrédules.
Quand on y réfléchit, Pessa’h n’a
pas été que la délivrance d’un peuple d’esclaves. Pessa’h a été aussi l’affranchissement
spirituel d’hommes et de femmes par le sang versé, c’est-à-dire la mort
constatée.
Rappelons-nous que sans la
protection du sang, Israël ne serait pas sorti d’Égypte. Le chant traditionnel
de Pessa’h - « dayenou » - nous rappelle, s’il en était besoin, que tout
commence par le sang versé de l’agneau innocent et que c’est lui qui est au
cœur de la célébration. Mais qui peut imaginer un seul instant que le sang d’un
l’agneau ait pu véritablement ôter le péché ?... En réalité, il est une figure
prophétique de celui qui, bien plus tard, va donner sa vie pour l’humanité
entière.
Peu de temps avant les fêtes, un
homme a été jusqu’à donner sa vie[1],
verser son sang, pour sauver une autre personne prise en otage. Il ne la
connaissait pas et savait probablement quel serait le sort que lui réservait le
terroriste. Peut-être espérait-il désarmer le preneur d’otage, mais rien
n’était plus incertain. On ne saura sans doute jamais ce qui a traversé
l’esprit de ce courageux gendarme. Il laisse en tout cas un exemple que peu
sans doute sont prêts à suivre.
Il a été cité en modèle par
beaucoup, parfois hélas décrié par quelques-uns. Comparativement, le sacrifice
librement consenti par Yéchoua’, lui innocent, pour nous coupables, serait-il
moins pertinent ? D’une portée plus grande assurément et pour ceux qui le
suivent, une espérance qui nous transporte jusque dans l’éternité.
J’imagine parfois ce qu’aurait pu
être la une du « Jérusalem post » au lendemain de la crucifixion de Yéchoua’ il y a 2000
ans :
« Un courageux et innocent rabbin donne sa vie en rançon pour
des coupables, ceux-là mêmes qui l’avaient condamné !
Sera-t-il cité à
l’ordre de la nation ? Recevra-t-il la Légion
d’honneur à titre posthume ?
Difficile pour celles
et ceux qu’il a rachetés de réaliser le prix qu’il a payé. Il laisse en tout
cas un exemple à suivre. Mais combien vont-ils vraiment le suivre à présent
qu’il est mort ?
À moins de sortir
vivant de la tombe… personne ne se souviendra de lui… ni ne comprendra son
geste ! » Sauf que justement…
Guy ATHIA
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